Synopsis
Amor Estranho Amor est un drame brésilien qui se déroule dans les années 1930, à la veille de la montée du régime populiste de Getúlio Vargas. Le film suit l’histoire de Hugo, un homme adulte qui se remémore un épisode troublant de son enfance.
À l’âge de 12 ans, Hugo (Marcelo Ribeiro) est envoyé dans un luxueux bordel tenu par sa mère Anna (Vera Fisher), une femme influente impliquée dans les cercles politiques. Là-bas, il découvre un monde de sensualité et de manipulation. Il fait la connaissance de Tamara, une prostituée plus âgée (Xuxa Meneghel). La relation qui se noue entre eux est marquée par une ambiguïté dérangeante, mêlant innocence enfantine et séduction adulte.
Le film aborde la complexité des rapports de pouvoir, la manipulation sexuelle et l’exploitation, tout en explorant la fragilité de l’enfance dans un contexte de perversion morale. À sa sortie, le film a été extrêmement controversé pour sa représentation explicite de la sexualité et son approche taboue des relations entre adultes et enfants.
Commentaires
Les aspects BDSM du film sont essentiellement présents dans les jeux de pouvoir, la manipulation et la contrainte psychologique. Mais le film ne propose pas une exploration positive ou consensuelle de la dynamique de domination/soumission. C’est au contraire un récit sur l’exploitation et la manipulation dans un contexte de corruption morale.
Ana, la tenancière du bordel, exerce une forme de contrôle sur toutes les personnes qui l’entourent, y compris sur les prostituées et les hommes politiques qui fréquentent l’établissement. Cette dynamique de pouvoir rappelle certains aspects psychologiques du BDSM, où la manipulation mentale est un outil de contrôle. Le personnage de Tamara, qui tente de séduire Hugo, incarne une figure ambivalente, oscillant entre la domination et la séduction. Son comportement, bien que motivé par son propre besoin de survie, peut être interprété comme une forme de manipulation sur un esprit vulnérable.
Le bordel est un espace clos, à la fois lieu de plaisir et de contrôle. Les femmes y sont à la fois objets de désir et prisonnières d’un système où leur liberté est réduite. Cet espace ambigu, où l’intimité est exposée et exploitée, évoque une forme de contrainte qui peut rappeler certains codes du BDSM.