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Le BDSM et la domination au Cinéma

Alucarda

Sortie : 1977

Présentation officielle / Extrait

Titre original : Alucarda, la hija de las tinieblas
Réalisation : Juan López Moctezuma
Sortie : 1977

Synopsis

Alucarda est un film d’horreur gothique mexicain typique de la nunsploitation. L’histoire se déroule dans un couvent isolé où Justine, une jeune orpheline, est recueillie. Elle y rencontre Alucarda, une autre orpheline au tempérament étrange et fascinant. Leur amitié devient rapidement intense, marquée par une complicité ambiguë.

Sous l’influence d’Alucarda, les deux jeunes filles explorent des rites occultes et invoquent des forces démoniaques, déclenchant une série d’événements horrifiques. Leurs transgressions attirent la colère des religieuses du couvent, qui entreprennent des rituels d’exorcisme brutaux pour les purifier. Ces scènes de purification religieuse basculent dans une violence extrême et sadique, transformant le couvent en un lieu de tourments physiques et psychologiques.

Le film explore la lutte entre la répression religieuse et la libération des désirs, brouillant constamment les frontières entre foi, désir et perversion.

Commentaires

Alucarda est un film hybride, mêlant horreur, érotisme et critique de la répression religieuse. Bien que le BDSM n’y soit pas explicitement représenté, plusieurs éléments de l’esthétique et des thématiques du film résonnent avec cet univers.

Le couvent est un lieu de contrôle absolu, où les religieuses imposent leur autorité par la punition physique. Les exorcismes brutaux sont des scènes de soumission non consentie, où les jeunes filles sont attachées, flagellées et torturées. Ces pratiques religieuses sont présentées de manière sadique, transformant la foi en instrument de domination. Les rituels violents rappellent des dynamiques de domination/soumission, mais sans la dimension consensuelle propre au BDSM.

La relation entre Justine et Alucarda a des accents sensuels et ambigus. Leur proximité physique, leur complicité et leur rébellion face à la morale du couvent transgressent les normes établies. La nudité, le sang et les rituels occultes créent une imagerie gothique et érotisée, jouant sur l’idée de tentation, de désir interdit et de plaisir mêlé à la douleur. Ces éléments flirtent avec des esthétiques fétichistes, renforcées par l’ambiance baroque et excessive du film.

Les exorcismes cherchent à purifier les jeunes filles perçues comme possédées. Ces scènes d’humiliation publique, où les corps sont exposés et martyrisés, rappellent certaines pratiques de dégradation dans un contexte BDSM non consensuel. La perte de contrôle, la soumission imposée et la mise à nu devant l’autorité religieuse exacerbent la tension entre contrainte et désir de rébellion.

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